Issu du changui (musique des cumbanchas, ou fêtes paysannes), le son est un genre musical dansant né en 1879 à Guantanamo, région montagneuse orientale de Cuba. Introduit par Néné Manfugas, il devient populaire en 1882 au carnaval de Santiago de Cuba. Il est véritablement l’ancêtre de la salsa.
A l’origine la formation instrumentale est un trio : un tres (guitare à 3 cordes doubles), un bongo (ou tabureto) et un instrument de basse (la marimbula au début).
Dans les années 1920, le son se développe à La Havane et remplace peu à peu le danzon, autre genre musical. Les trios de son deviennent des sextet, comme le Sexteto Habanero, et le tempo s’accélère. Les instruments sont alors : un tres, une guitare, un instrument de basse, un bongo, des maracas et une clave.
En 1927 Ignacio Pineiro introduit pour la première fois dans le son la trompette comme instrument principal, et le Sexteto nacional devient le Septeto nacional. Le son gagne l’Espagne, puis la France et les Etats-Unis. En 1930 Arsenio Rodriguez le métisse avec le guaguanco (une des formes de la rumba) et donne naissance au son montuno. Dans les années 1950Benny Moré le fait évoluer avec d’autres rythmes cubains. A Cuba, il ne cesse d’évoluer et engendre de nombreux genres musicaux. Le mambo, le cha cha cha, le songo ou la timba sont en ce sens des descendants directs du son. A la fin des années 1960 il constitue la base de ce que l’on nommera à New York dans les années 1970 la salsa.
Le son se danse « a contratiempo« , c’est à dire sur les pulsations « 8 » et « 4 ». C’est une danse élégante et raffinée au tempo plus lent que la salsa. De ce fait elle comporte plus de déplacements et des figures spécifiques comme les tornillos (figures où l’un des partenaires tourne autour de l’autre en équilibre) et les tumbaos (tombés ou glissades du danseur). Elle se danse tout en grâce et en finesse.