Les musiques et danses mandingues sont issues de l‘ancienEmpire du Mali, créé au 13ème siècle par le guerrier Sundjata Keïta. Cet empire comprend différents pays d’Afrique de l’ouest, notamment le Mali, la Haute-Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, et le Congo. Plus précisément la musique des griots mandingues est née au Mandé, partie frontalière entre la Guinée et le Mali.
Les griots sont les garants de la tradition orale et musicale. Ils sont conteurs, musiciens, chanteurs et danseurs. Ils chantent l’histoire de l’Empire Mandingue et la généalogie des familles lors de diverses cérémonies et jouent également le rôle de médiateur. Les chants, rythmes et danses accompagnent les fêtes, cérémonies (baptêmes, mariages…) et rites mandingues.
L’Empire Mandingue était organisé en castes, les principales étant celles des forgerons, cordonniers, cultivateurs, tisserands, chasseurs et griots. En pays mandingue il existe deux types de griots : les « djéli » héréditaires et les « dònsòn-djéli » ou griots chasseurs. Les djéli sont appelés guéwël en pays wolof (Sénégal) et gawlo chez les toucouleurs.
Balla Fasséké, le griot de Sundjata Keïta, engendra la lignée des griots Kouyaté dont l’activité se poursuit encore actuellement. On peut citer Kandia Kouyaté, une des plus grandes chanteuses et griottes maliennes contemporaine, et Sory Kandia Kouyaté, premier chanteur griot guinéen à avoir acquis une renommée internationale dès la fin des années 1950.
Dans la musique traditionnelle mandingue on distingue principalement lesinstruments suivants :
le balafon, xylophone constitué de calebasses et de lames en bois
le n’goni, ou djely n’goni, luth constitué d’une caisse de résonance en bois de forme sphérique et allongée, recouverte d’une peau de veau et d’un manche en bois, doté traditionnellement de 4 cordes.
le kamalengoni, harpe-luth à 6 cordes constitué d’une calebasse recouverte d’une peau de chèvre et d’un manche en bois.
la kora, harpe-luth à 21 cordes. Sa structure est identique à celle du kamalengoni en plus gros. On peut citer le griot malien Toumani Diabaté, un des plus grands joueurs de kora actuel, ancien membre de l’Ensemble Instrumental National du Mali.
les dunduns, ensemble de 3 tambours du plus gros au plus petit, le dundunba, le sangban et le kenkeni, joué avec une cloche. Ce sont des fûts cylindrique en bois recouverts de 2 peaux de vache, posés horizontalement ou verticalement et frappés avec des baguettes.
le djembé, tambour constitué d’un fût de bois de forme évasée,
recouvert d’une peau de chèvre ou d’antilope, frappé à la main.
la flûte peule, flûte oblique d’une trentaine de centimètres, réalisée dans une tige de mil ou de métal, percée de 3 trous.
la flûte mandingue, flûte traversière en bambou ou en bois, proche de la flute peule.
Les musiques et danses mandingues sont donc communes à différents pays d’Afrique de l’ouest.
Dans les années 1950, les musiques et danses mandingues se font connaître internationalement, notamment sous l’impulsion du chorégraphe guinéen Fodeba Keïta, créateur des Ballets Africains.
Composée d’artistes venant de différents pays africains, cette troupe de danseurs, chanteurs, musiciens et comédiens, fait revivre le riche patrimoine culturel et artistique lié à l’histoire des civilisations africaines. C’est ainsi que le griot chanteur guinéen Sory Kandia Kouyaté, membre de la troupe, jouera véritablement le rôle d’ambassadeur de la culture traditionnelle africaine. Parcourant l’Afrique et l’Europe, les Ballets Africains connaissent un succès grandissant qui deviendra mondial. Les ballets nationaux d’autres pays d’Afrique de l’ouest contribuent également à la diffusion des musiques et danses mandingues, notamment les Ballets Maliens et le Ballet La Linguère, au Sénégal.